Si on aime (litote) L’Eclair, c’est parce qu’il ressemble à un groupe imaginaire, sans queue ni tête et apatride. Certes ils sont Suisses de passeport. Mais ils pourraient être Africains de coeur, Américains de groove et (Moyen-)Orientaux d’esprit, on est tout sauf douaniers au Grigri. Evidemment qu’ils s’inscrivent dans le sillage récent du fructueux mouvement du psychédélisme hollando-turc (si, si, ça existe, il suffit de voir Altın Gün, The Mauskovic Dance Band ou Derya Yıldırım é Grup Şimşek), mais ils y ajoutent un je-ne-sais quoi de cinégénique et d’aérien (voire de William Onyeaborien vu que leur photo de presse lui fait clairement un clin d’oeil). Et si leur premier album Polymood sort le 7 septembre, sa fascinante clôture au titre asiatique (« Taishi Koto Pt.2 ») est déjà en exclu sur Le Grigri, la radio imaginaire, sans queue ni tête et apatride par excellence. Les grands esprits (frappeurs) se rencontrent.
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Rappeuse de 24 ans, née à Détroit et installée à Chicago – axe artistique américain doré – débarque avec son premier album MERRY&RUE. Sur des morceaux courts mais percutants , son flow caméléon navigue avec aisance entre de superbes instrus lo-fi, soulful et expérimental. Avec des collaborations de Homeboy Sandman et Vic Spencer, un mixage pour Nolan The Ninja, la jeune MC prouve qu’elle sait bien s’entourer. Une petite bouffée d’air frais rapologique!
Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.
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